Prof. JB Dubuisson, Institut MédicoChirurgical de Champel, Dr S Jovanovic.


Cette mise au point n’est pas la première écrite sur l’endométriose dans notre carnet de
blogs de l’Institut MédicoChirurgical de Champel. Mais des discussions récentes ont eu lieu
au sein des sociétés savantes comme l’ESHRE sur la prise en charge de l’endométriose. Ces
différents points intéressent certainement un certain nombre de patientes.


Rien de nouveau sous le soleil ? Non rien de sensationnel… Mais des confirmations des
prises en charge les mieux adaptées.

L’endométriose n’est pas une maladie récente mais elle est mieux connue depuis le
développement de l’échographie et de l’IRM pelviennes.

Les douleurs pelviennes liées à l’endométriose constituent pratiquement un problème de
Santé Publique d’autant que les coûts de la prise en charge avoisinent ceux d’autres
maladies chroniques telles le diabète type 2, la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de
Crohn.


En dehors des traitements symptomatiques (antalgiques, antiinflammatoires), le traitement
hormonal est le premier à tenter. Les contraceptifs hormonaux sont souvent utilisés,
assurant dans le même temps la contraception. Certains sont fidèles aux progestatifs,
probablement moins bien tolérés au bout de quelques mois. Sauf contreindications
connues de la pilule, les risques de ce traitement sont faibles chez la jeune femme, tels les
risques de malignité et vasculaires. L’imagerie IRM est d’un grand intérêt pour le diagnostic
en cas d’échecs des traitements médicaux. Si elle s’avère négative, seule la laparoscopie
diagnostique assurera le bon diagnostic. Les implants d’endométriose, les kystes ovariens
seront traités de façon miniinvasive afin de préserver et même d’améliorer la fertilité
immédiate ou potentielle. Les interventions lourdes de résection large des lésions
endométriosiques sont moins souvent réalisées qu’il y a quelques années en raison de
complications postopératoires. Par exemple les sections des nerfs utérosacrés et les
neurectomies présacrées ne sont plus de mise du fait des troubles neurologiques possibles,
dont les troubles de la miction. Les agonistes du GNRH sont réservés aux formes rebelles.
Quant aux problèmes d’infertilité associée à l’endométriose, le recours aux traitements de
procréation médicale assistée est souvent envisagé. Finalement, tous les auteurs
préconisent des traitements bien tolérés et peu invasifs.